Houellebecq : la (im)possibilité d’un livre

Billets

Nous pouvons maintenant ajouter à la médiocrité de Zeller celle de Houellebecq, tellement médiocre que je n’irai pour rien au monde vérifier l’orthographe de son nom. Alors, j’ai lu. Ça tombe bien c’est aussi le format d’édition. J’ai Lu.

 

Extension du domaine de la lutte. Quelques idées intéressantes noyées dans un océan sans vagues de mots creux, de phrases courtes (on y revient)… c’est abominablement écrit. JE VEUX COMPRENDRE. Pourquoi cet auteur est encensé, récompensé, adoubé par François Busnel (fini mon François, tu ne m’impressionnes plus)

Quelle douleur m’assaille le poitrail de tant de mauvaises lignes !

Allez, cadeau bonus, une vidéo de son éditeur, Maurice Nadeau :

Y fait pas vraiment rêvé le Houellebecq. Pas ce à quoi j’aspire quand j’ouvre un livre. Je me suis pourtant délecté des mots d’Orcel Mc Kenzie dont le sujet est autrement plus grave (cf les Immortelles) – la différence s’appelle le style.

Et cet individu objet n’engage que ceux qui s’y reconnaissent. Il existe une autre fange qui exalte la vie, avec ses rires ou ses pleurs. Je préfère les écrivains qui aiment l’homme plutôt que ceux qui le méprisent. Ni Houellbecq ni Zeller n’ont vécu la guerre, la perte d’un enfant ou je ne sais quoi d’autre qui forge l’âme autant qu’elle l’abîme. Alors quoi ? On nous cause du spleen existentiel des geeks laids et forcément obsédés par leur libido ? Désolé à ceux qui l’aiment, dans le monde dans lequel j’évolue, y’a bien des gens comme ça, mais y’a surtout des projets, des partages et la célébration de la vie.

Et puis c’est mal écrit, allez pas chercher. Je comprends qu’on puisse appréhender agréablement un univers sans sujet froid et décalé seulement voilà : on peut aussi l’écrire avec panache, avec du rythme.

Si vous trouvez du plaisir à les lire, c’est que nous ne sommes pas dotés des mêmes papilles car je n’y trouve qu’un désert de mots aux verbes faibles. Peut-être faut-il prendre le lecteur pour un con et lui dire les choses comme tel pour brasser large : j’ai d’autres aspirations.

Qu’apprend t-on à lecture des deux livres en question ? qu’il existe des hommes froids qui se complaisent dans le dépeçage des vicissitudes de plus désespérés qu’eux. Impression de me retrouver en classe de Terminale avec ces groupes restreints qui rient dans le dos des autres, se moquent de ceux qui prennent la parole ou tout simplement s’affirment. Mais ceux-là on les oublie. Et je gage que lorsqu’ils s’arrêteront décrire, on s’arrêtera de les lire.

Mais la merde a encore de beaux jours, regardez Dicker…

Je respecte toutes les vies, j’ai beaucoup moins de tolérance pour les lectures. Et puis je ressens une profonde injustice pour les auteurs, connus ou pas, qui encensent leur prose d’un univers tangible, profond ou léger, et qui font réfléchir. La différence entre un film qui nous distraie et un autre qui nous distraie et pousse à la réflexion ne tient pas à grand chose sinon à l’intention de son réalisateur. Il en est de même pour un livre. Parce que j’écris avec mes tripes j’attends que mes lectures soient au moins aussi investies. La légèreté, la nonchalance sont plaisantes quand elles servent de leurres à une idée plus grande ou tout simplement qu’elles sont généreuses. Or, ni chez Zeller ni chez l’autre alcoolique je ne perçois ce partage.

Y’a surtout la promotion à outrance d’un auteur polémiste. « Regardez la misère humaine de ce type en costume que vous croisez dans le métro ! » semble t-il nous dire « moi je le méprise et je vais vous dire pourquoi »

Sauf que moi, quand j’ouvre un livre je veux vibrer.

Le talent de Zeller est entretenu par ses éditeurs. « Le nouveau Zeller est arrivé » C’est plus sûr à promouvoir qu’un nouvel auteur, parce que les gens se seront dit « Lui, je l’ai vu à la TV »

Mais qui aime Houellebecq ? Qui ici peut me dire avoir été transporté par l’une de ses phrases ? Depuis quand les chiffres de vente riment-ils avec qualité ? A ce que je sache les Asterix &co caracolent en haut des palmares. Sans parler d’Intouchables.

Alors où est la Littérature dans tout ça ? Elle se meurt, ne s’entretient comme un petit feu entre quelques férus, quelques amateurs, quelques éditeurs que le souffle glacial et puissant des lecteurs aux attentes livresques proche d’une série US les fassent vaciller pour de bon. Vendre de la daube pour des lecteurs de daube. Les temps ne sont plus au plaisir posé, désenclavé du temps. On peut encore apprécier un bon vin, un bon film, se chausser anglais mais pour ce qui est de lire, faut pas trop demander : causer du dernier Houellebecq c’est tellement plus chic que de rapporter son enthousiasme à la lecture d’un anonyme conseillé par un libraire passionné.

On trimballe ses lectures comme des étendards : « regardez ce que je lis, avec ça je viens bien me détendre, ou peut être que je vais regarder Top chef finalement… »

Une réflexion sur “Houellebecq : la (im)possibilité d’un livre

  1. Bonjour,

    Jugement sévère et certainement pas partagé par beaucoup, en attestent les succès d’édition du bonhomme. Quoiqu’il en soit point de vue bien défendu et drôle donc je salue sans souscrire

    J’aime

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