Houellebecq & Darrieusecq : fan for ever

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Parce que je poursuis mes tentatives de le lire -et surtout de le comprendre- je me renseigne un peu sur Houellebecq et sa « génialité » supposée. Je suis donc tombé sur l’un des articles les mieux placés quand on tape dans google « Houellebecq style » vous le trouverez ici

L’une des premières réactions emporte mon suffrage et, si elle m’informe que je n’en ai pas l’exclusivité, elle me dit aussi que mon incompréhension l’est tout autant :

« Si je comprends bien, avoir un style plat, c’est l’idéal pour dépeindre la platitude, être ennuyeux, c’est parfait pour parler de l’ ennui, manquer de lyrisme, quoi de mieux pour décrire une époque désenchantée, quant à l’ insipidité, rien de plus adapté pour décrire la perte de rêve et d’ idéal de notre époque.


Pour faire court, plus c’ est chiant et mieux ça décrit notre vie, moins il y a d’ inspiration, et plus c’ est proche de la médiocrité de notre vie !
Ah, bon, pour moi la littérature, comme la musique, comme l’ art, comme la culture, c’ est fait pour nous obliger à rêver, à ne pas renoncer à chercher à échapper à la monotonie, et surtout à se battre contre le renoncement et le sentiment d’ impuissance devant les défis du monde ! « 

L’auteur de l’article -Hubert Artus- qui précède ce commentaire voit en Houellebecq l’un des meilleurs (« le meilleur ») écrivains de sa génération. Pas pour son style ni pour son déroulé de l’intrigue -là-dessus et il très critiqué- mais pour son analyse de la société. Enfin, la société « qui porte la parole » c’est à dire : [i]journalistes, blogueurs, professionnels, amateurs, people, sportifs, politiques[/i]

C’est drôle, si je ressens le poids de ces médias toujours plus fort dans notre appréhension et nos rapports à l’autre (ex: la Rolex avant 50 ans..) je ne m’y reconnais pas du tout en tant qu’individu et surtout, je ne le côtoie pas ailleurs que lorsque j’allume la télévision ou la radio. Internet apportant son lot de voix dissonantes pour qu’on puisse en tirer un portrait type. Pour le meilleur ou pour le pire, la liberté de ton est encore la règle.

Voilà donc ce que je pointe : Houellebecq parle de ceux qui portent la parole et ça suffit pour qu’en en cause. Puisque ceux qui assurent la médiatisation des mots et des idées sont les premiers concernés. Ne sommes-nous pas dans de la masturbation entre gens d’une même caste, chacun se tenant le manche en se vomissant dessus ?

Dans son roman « la carte et le territoire » Houellebecq cite écrivains, journalistes et patrons de presse ou grands patrons tout court; Ils en prennent tous pour leur grade et « on » en redemande. Mais qu’est-ce qu’on en a à faire de ces gens, nous ?

Rassurez-moi : nous ne sommes pas tous des Morandini en puissance à faire de la TV le thème d’une émission ? Les audiences, les cloacs, les « ceux-qui-jartent » et « ceux-qui-entrent » ? Que ça intéresse la corporation qui en vit, oui. Mais le lecteur lambda : non.

Alors, voilà : de la même manière que Darrieusecq a été révélé par « Truismes » dans lequel elle débute en signalant le courage qu’un éditeur aurait de la publier, Houellebecq a tout compris : pour vendre, il faut causer de ceux dont c’est le métier, de critiquer. Et il faut croire qu’ils sont sadomaso à faire l’éloge de leur propre bourreau. Définitivement, le type ne m’intéresse pas, je ne connais ni ne me reconnais ou fréquente aucun des stéréotypes désabusés qu’il dresse dans ses romans. Le propos n’est pas nouveau : il cause de lui. Soit, mais qu’il nous rende tout cela captivant. Souhaitez-moi bon courage, je lutte, je lutte à lire « la possibilité d’une île »

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